
Enfant, je suis tombé dans la potion magique
du cinéma. Ce sont les images qui nourrissent mon imaginaire. Elles
ont les formes de Marilyn Monroe, le regard de Paul Newman, la Hitchcock’s
ou Kubrick’s touch… Je consomme les films d’horreur et les
westerns comme d’autres gamins se goinfrent de bonbons. Dario Argento,
John Carpenter, Howard Hawks, Sergio Leone posent les premières pierres
de ce monde merveilleux où les zombies sont cannibales, les cow-boys
chatouilleux et la planète en péril.
Le goût de l’écriture vient à l’adolescence, lorsque je me mets à
commenter les films que je dévore. Pour garder une trace de mes émotions,
je note ce qui m’impressionne, me touche, le truc original, le trait
de génie. Les pires navets trouvent grâce à mes yeux, car il y a toujours
quelque chose à sauver dans un long-métrage : un travelling vertigineux,
un éclairage sur le visage d’une actrice, trois notes de musique,
un rebondissement, un gag planqué dans une comédie franchouillarde,
un plan époustouflant dans une américainerie décérébrée, un dialogue
culte dans un scénario bâclé…
Des exemples ? La musique obsédante de Carpenter dans Assaut ou Halloween,
le plan d’ouverture d’Andrew Niccol dans Lord of War, les
dialogues de Tarantino lors de la répartition des noms dans Reservoir
Dogs, le travelling arrière combiné à un zoom avant dans Vertigo,
la fusillade du restaurant chorégraphiée par John Woo dans Hard
Boiled, l’explosion du mobile-home déclenchée par Michael Mann
dans Miami Vice, la perfection du dénouement signé Andrew
Kevin Walker dans Seven, ou le changement d’expression d’Edward
Norton au cours de l’interrogatoire dans Peur primale, juste
avant qu’il ne devienne l’un des plus grands acteurs du monde.
Mon imaginaire se construit avec des images du septième art et des
mots inspirés par ces images. Côté bouquins, ce sont le Club des Cinq,
Tintin et Bob Morane qui bercent mon enfance. Plus tard, les romans
noirs de Frédéric Dard et les thrillers fantastiques de Stephen King.
Avec Pet Semetary (Simetierre), c’est la grosse claque. Mais
cet imaginaire bâti sur du rêve a besoin de concret, de vécu. Je veux
voir des vrais flics de Los Angeles, je veux parler aux Indiens de
Monument Valley, toucher le désert de Lawrence d’Arabie, plonger dans
la baie de Pang Nga où a été tourné L’Homme au pistolet d’or.
Dès que je suis en âge d’avoir un passeport, je saute dans un avion.
Je sillonne la planète, découvre l’Amérique, l’Asie, l’Afrique, l’Europe
et rencontre un tas de gens incroyables dont le souvenir influencera
le choix de mes personnages. Au fil des fuseaux horaires, je tombe
amoureux du Sud-Est asiatique et de l’Ouest américain, de la philosophie
zen, des arts martiaux, de la civilisation navajo. Et je me passionne
pour la géopolitique. Ce qui se passe à l’autre bout du monde m’intéresse.
En voyageant, je réalise combien la France est petite, combien notre
histoire et notre culture sont des gouttes d’eau dans le kaléidoscope
planétaire des civilisations.
J’entre à l’Institut Européen des Affaires, non par goût pour les
affaires ou le commerce, loin de là, mais parce que l’école s’ouvre
sur le monde, en délivre quelques clefs et propose en troisième d’année
de travailler pendant huit mois dans au moins cinq pays différents.
Ma vie d’étudiant se partage donc entre les salles de classe, les
salles obscures et les salles d’embarquement. À l’époque, je n’ai
toujours pas d’idée sur ma future profession. Je veux faire du cinéma
mais je ne connais personne dans le milieu, je veux voyager sans être
obligé de vendre quelque chose, je veux vivre dans un endroit qui
me plaît et qui ne m’aura pas été imposé par un métier ou par mes
racines. Je ne me sens ni l’âme d’un employé de Michelin, ni l’âme
d’un arbre. J’hésite entre l’Amérique du Nord et l’Asie du Sud-Est.
Ce sera New York, où je créé une société de promotion touristique.
Lorsque je rencontre ma future femme, je découvre l’utilité et surtout
le pouvoir des mots. Les lettres et les poèmes que je lui adresse
m’aident à la séduire. Nous décidons de fonder une famille et de faire
grandir nos enfants dans un endroit plus adapté que Manhattan. Nous
optons pour la Côte d’Azur. Il y a la mer dont je ne peux me passer,
la montagne, l’air pur, une lumière exceptionnelle, un ciel bleu,
un décor de rêve. J’y écris des scénarii qu’un agent à Paris ne parvient
pas à caser et des pubs qui nous font vivre. Créatif pour Publicis
et Havas, je conçois des slogans, des textes racoleurs, des spots
radio, des films publicitaires que je tourne à Nice, à Paris, à Londres,
à Bruxelles, à Los Angeles. La pub est une bonne école du langage.
J’apprends à manier le verbe, à accrocher le lecteur, à aller à l’essentiel,
à communiquer efficacement un message, à aimer les mots, à ne pas
les gaspiller, à vénérer leur pouvoir.
Mais le cinéma reste une obsession. Loin des salles parisiennes ou
new-yorkaises, je transforme mon salon en salle de cinéma et tapisse
les murs de VHS et de DVD. Mes nuits sont toujours hantées par des
femmes fatales, peuplées d’individus sortis de l’Actors Studio et
mises en scène par des génies pervers.
Mon travail d’écrivain commence véritablement en 1996. J’ai trente-quatre
ans. Un début de scénario est stocké dans mon ordinateur depuis pas
mal de temps. On y voit une Californienne de sept ans et sa jeune
baby-sitter française dans une Ford Mustang décapotable, en plein
désert de l’Arizona, traquées par des flics et des militaires qui
veulent les abattre. Un matin, je décide de continuer l’histoire,
sans me soucier de la censure, des contraintes de tournage ou de budget,
des règles imposées par le cinéma. Je vais être seul aux commandes,
ne rendre de compte à personne, écrire une histoire qui ne sera pas
retouchée par un réalisateur ou un producteur et dont le coup de théâtre
final tiendra dans la dernière ligne. Le scénario se transforme en
roman, le road movie en road novel. Je conserve quelques techniques
du septième art, enchaînant les chapitres comme des séquences, utilisant
une bande-son, privilégiant les dialogues et l’action sur l’introspection,
effectuant un montage que me permet le « copier-coller » du traitement
de texte. Avec ce premier roman, je deviens accro à l’écriture, et
surtout à celle des thrillers où priment l’histoire et la manière
de la raconter.
Je fais donc le grand saut malgré les avertissements bien intentionnés
de ceux qui me disent qu’on ne vit pas de sa plume. Je tire un trait
sur la pub et mon salaire confortable pour me consacrer pleinement
à l’écriture.
En 1997, je dégaine POUR ADULTES SEULEMENT qui fait un carton
grâce au bouche-à-oreille et à des libraires enthousiastes. Cette
course-poursuite de 350 pages où deux héroïnes de l’âge de mes filles
sont traquées à mort reçoit le Prix du polar à Toulouse.
En 1998, je récidive avec COUVERTURE DANGEREUSE, un thriller
à la structure encore plus filmique, où le héros, un rancher américain
débarquant à Nice, ne reconnaît plus sa femme, ne parle pas un mot
de français et devient la victime d’une machination machiavélique.
Le roman est un prélude à la tragédie du 11 septembre 2001 qui secoura
l’inconscient collectif trois ans plus tard.
Deux autres champs d’action prennent de l’importance dans mon univers,
et donc dans mon travail : les arts martiaux et le rock.
Après avoir pratiqué le judo et tâté du kick boxing, je m’initie au
tai chi chuan et surtout au viet vo dao, un art martial vietnamien
proche du kung fu. Mon instructeur, Rémi Bertrand, enseigne avec un
art qui fait souvent défaut aux sports de combat en Occident. Je deviens
un vo sihn, un adepte assidu, ce qui me permet au bout de quelques
années d’enseigner à mon tour le viet vo dao aux enfants.
Fondu de musique depuis Black and Blue des Stones jusqu’à
Black Holes and Revelations de Muse, en passant par le Black
Album de Metallica, j’écoute la new wave, le punk, le ska, le
grunge, la pop anglaise, le hard rock, et rêve de jouer d’un instrument.
Ce sera la basse. Je travaille mes gammes sur Oasis, Metallica, Deep
Purple, Rage Against the Machine, Nirvana, Red Hot Chili Peppers.
À quarante piges, je me retrouve sur scène avec des gosses de seize
ans à jouer Enter Sandman.
En 1999, je change d’éditeur, d’adresse, de fusil d’épaule. Pendant
six ans je sors du système, je prends du recul, beaucoup de recul.
Je construis ma maison, voyage, me documente, écris des haïkus, des
poèmes, des nouvelles et deux romans, dont l’un est ambitieux. Je
veux créer un personnage comme on n’en a jamais vu auparavant, l’entraîner
aux quatre coins du monde et même au-delà, dans une histoire qui aurait
l’immortalité pour thème. Je cherche des réponses dans le permafrost
du Cercle arctique, dans les caves du Vatican, dans les archives du
FBI, dans les publications scientifiques et historiques, chez les
taoïstes. Je décide de flinguer mes protagonistes dès le début du
roman et d’emmener le lecteur là où il n’a jamais mis les pieds.
En 2005, LE DERNIER TESTAMENT est publié au Diable vauvert
que dirige Marion Mazauric, une personnalité comme je les aime, aux
trois « h » : humaine, hyper pro, hors normes. LE DERNIER TESTAMENT
déclenche l’enthousiasme chez les lecteurs et les critiques qui n’ont
pas peur de s’attaquer à ce diabolique pavé de 700 pages. Un succès
couronné par le Grand Prix de Littérature Policière. Merveilleusement
accueilli par les jurés dans le temple sacré de la Bibliothèque des
Littératures Policières, je suis adoubé et deviens à mon tour l’un
d’entre eux.
LE DERNIER TESTAMENT est traduit en Italie, en Espagne, en
Allemagne, en Roumanie, en Russie, en Chine… La planète est contaminée,
ce qui me touche particulièrement puisque le roman se veut universel
et que ses personnages sont cosmopolites.
La même année, j’écris onze chansons pour le groupe O.C.Blues. Je
leur fournis des histoires de quelques minutes, en anglais, simples
et humaines, des tranches de vie que José, Dominique, Tony et Renaud
mettent en musique comme par enchantement. L’album intitulé I'M
LAID BACK sort dans les bacs en septembre 2006 et le morceau
éponyme devient l’un des titres les plus diffusés sur les radios spécialisées.
Je travaille sur mon quatrième roman, celui que j’ai écrit parallèlement
au DERNIER TESTAMENT durant mes six ans de réflexion et dont
le titre provisoire est CASTING FATAL. Mais la priorité est
donnée à Nathan Love, le personnage principal du DERNIER TESTAMENT
dont les éditeurs et les lecteurs réclament le retour.
Je vais donc chercher Nathan Love sur une île déserte au large de
l’Australie pour qu’il reprenne du service et se lance à la recherche
de 248 femmes mystérieusement disparues sur les cinq continents. En
février 2007, LA DERNIERE ARME sort ainsi en France, un mois
après la réédition chez Points de mon premier roman: POUR ADULTES
SEULEMENT.
Dans la foulée, j'écris LEVIATOWN, un épisode du CLUB VAN
HELSING publié chez Baleine. Il décrit l'affrontement entre une kunoichi
descendante de Gengis Khan et le monstre Léviathan réincarné dans
la Freedom Tower à Manhattan.
Début 2008, les éditions Points publient la version poche de LA
DERNIERE ARME. Comme chaque février désormais, Au Diable Vauvert
édite un de mes romans. Cette année-là, il s’agit de la réédition
en grand format de mon deuxième roman : COUVERTURE DANGEREUSE.
Je travaille parallèlement sur un recueil de nouvelles et sur la troisième
aventure de Nathan Love.
En février 2009 et après une troisième réécriture du manuscrit qui
ne me satisfaisait pas complètement, CASTING FATAL rebaptisé
EVANA 4 est publié Au Diable Vauvert. J’y reprends mes thèmes
favoris comme le pouvoir et la manipulation, mais cette fois-ci à
travers le monde du cinéma. Dans ce huis clos psychologique et meurtrier,
j’utilise la mécanique narrative criminelle de précision chère à Agatha
Christie et rends hommage aux grands maîtres de la manipulation qui
m’ont beaucoup appris à travers leurs œuvres, Joseph Mankiewicz et
Alfred Hitchcock en tête.
2010 est marqué par la sortie LA DERNIERE FRONTIERE, troisième
aventure de Nathan Love. On le retrouve entouré des siens, coulant
une vie paisible à l’Île Maurice et contraint de plonger dans un monde
terrifiant pour retrouver son père. Si le premier opus était empreint
de mysticisme et le second marqué par la violence, ce troisième volet
est placé sous le signe de la peur. Un roman ambitieux, compliqué
à écrire, qui m’a demandé trois ans de travail et nécessité de repousser
la traditionnelle date de sortie de février à octobre.
La même année, les éditions Rageot me proposent d’écrire un thriller
pour adolescents. J’ai carte blanche. « La Brigade des fous »
est née. Le pitch ? Six adolescents dont on a transformé les handicaps
en facultés hors normes sont entraînés en secret pour constituer une
unité spéciale chargée d’intervenir lorsque l’environnement est en
péril. C’est le début d’une série de trois aventures survitaminées
qui se déroulent dans le sud de la France : « Blackzone »
en 2012, « Red code » en 2013 et « White shadow »
en 2014. Une bande-annonce de la série est réalisée par Emmanuel Forat.
Elle est visible sur ce site dans les BONUS.
Mon itinéraire littéraire connaît un autre rebondissement durant la
même période avec une mystérieuse rencontre à l’occasion d’un salon
du livre. Une inconnue voilée m’aborde pour me révéler l’identité
des véritables auteurs du Coran. Pour creuser le sujet, je m’adjoins
Guillaume Hervieux, un théologien qui me donne accès à des connaissances
insoupçonnées sur les origines des religions. Nous enquêtons pendant
des mois, rencontrons des orientalistes qui ont publié leurs travaux
sous des pseudonymes par peur des représailles. Nous découvrons des
vérités historiques enfouies depuis quatorze siècles. Je tiens mon
histoire ! Car remonter aux sources d’un mal qui menace l’humanité,
c’est la vocation la plus noble du thriller. Je créé les personnages
de Simon Lange et Sabbah Shahi et les plonge dans une intrigue à la
Indiana Jones, sauf qu’ici tout ce qu’on découvre est vrai. Le manuscrit
de « La Porte du Messie » fait peur aux éditeurs car le sujet
est tabou. Le Cherche Midi y croit. Arnaud Hofmarcher et Marie Misandeau
publient le roman en mai 2014 avec un enthousiasme de pionniers :
toutes les connaissances sur les origines du Coran confinées à ce
jour dans des thèses peu accessibles se retrouvent pour la première
fois dans un roman destiné au grand public. On parle d’un « Da
Vinci Code de l’islam », sauf qu’ici, je le répète, tout est
vrai. Quelques semaines après la sortie du livre, l’actualité confirmera
les menaces exposées dans le roman : création d’un califat islamique
en Irak, massacres perpétrés par Boko Haram au Nigéria, guerre déclenchée
par le Hamas contre Israël, holocauste des Yazidis… Le succès de «
La Porte du messie » entraîne une suite qui s’attaque cette fois aux
origines de l’autre Livre sacré: la Bible. Au cours de nos recherches,
Guillaume et moi avons en effet découvert une manipulation sur le
texte mythique de la Genèse qui a conditionné la civilisation judéo-chrétienne,
donné le pouvoir aux hommes et assujetti les femmes. Je reprends mes
personnages de Sabbah et Simon et les pousse dans une quête initiatique
violente et mouvementée qui les mènera aux origines de l’humanité.
« L’Origine du monde » est publié en mai 2015.
Après quatre années consacrées à la religion, j’éprouve le besoin
de passer à autre chose. Je m’attèle à un sujet qui me tient à cœur
depuis que je suis en âge de voir des films : Marilyn Monroe. La déesse
de Hollywood est aussi la plus grande héroïne de thriller dont on
puisse rêver. J’ai accumulé toute la documentation possible sur sa
vie et sur sa mort. Il me reste à utiliser l’imagination de l’écrivain
pour combler les zones d’ombre et tisser un hypothèse aussi inédite
que plausible sur la disparition de la star. « Marilyn X »
sort le 19 mai 2016 à quelques jours des 90 ans de Marilyn.
Fin 2016, je propose l’idée de The Way une série de 10 épisodes de 10 mn à Empreinte Digitale. Canal Plus achète le projet pour son application Studio+.
Les choses vont vite. Après la bible, j’écris les dix épisodes en anglais car le tournage est prévu dans cette langue et la diffusion sera mondiale.
J’ai la chance de tomber sur un réalisateur de talent Camille Delamarre. Il met en images cinématographiques cette histoire mystérieuse de ninjas invisibles
qui braquent des œuvres d’art en moins de 60 secondes. Je mets dans cette série tout ce qui m’attire au cinéma : une héroïne badass, des arts martiaux,
de l’action à couper le souffle, une intrigue qui emmène le spectateur là où il ne s’y attend pas.
Sur le tournage je rencontre Mark Dacascos. Je l’avais trouvé impressionnant dans Crying Freeman et dans Le Pacte des Loups 20 ans
auparavant sans penser qu’un jour je lui écrirais un rôle. Mon rêve du gosse cinéphile s’est ainsi concrétisé, grâce à Empreinte Digitale,
à Canal Plus, à Camille Delamarre, et à des comédiens formidables dont Mark et bien sûr Gabriella Wright qui incarne avec pugnacité mon héroïne.
2017 est une année créative. Mon nouveau projet de série intitulée Quartier Sensible est sélectionné par le Fonds Web Séries mis en place par la SACD et France Télévisions.
Je développe le projet avec mon épouse et trouve très vite un producteur : Kabo Productions.
J’écris en même temps Le neuvième naufragé, un nouveau thriller dans le genre « mindfuck » qui tourne dans ma tête depuis huit ans.
J’épure mon style, privilégie les dialogues, multiplie les rebondissements jusqu’au twist final,
car je veux non seulement que le lecteur lise le roman d’une traite, mais qu’il ait envie de le relire,
le retournement final ayant changé sa perspective sur l’ensemble de l’histoire. Je change d’éditeur pour ce nouveau roman.
Daniel Hervouët est celui qui offre les meilleures conditions et surtout les plus honnêtes. Je signe donc avec Le Rocher.
